Ne
soyez pas alarmés par le titre de cet article, je ne rentre pas en France, je
ne suis pas en pleine déprime parce que le froid parisien me manque, parce que
j’ai pris un coup de soleil à la plage ou parce qu’une certaine soirée crêpes à
Massy a lieu sans moi… ! C’est juste que cette semaine, où j’ai décidé
qu’il fallait vraiment que je me mette à trouver un job, le karma a décidé que
j’étais une très bonne personne, et qu’un coup de pouce ne pouvait être qu’une
récompense logique pour toutes mes bonnes actions (et il y en a vraiment
beaucoup !).
Bon,
en toute honnêteté, j’ai commencé la semaine en étant pas particulièrement
motivé pour chercher un boulot. Trois mois de chômage, la sensation d’être en
vacances, la chaleur… Tout ça faisait que bon, travailler et ramener de
l’argent, c’est bien, mais que profiter du beau temps, de Perth, de la vie,
c’était pas mal non plus.
Tous
les autres ayant trouvé un petit quelque chose pour commencer à pouvoir mettre
du beurre dans les épinards (enfin, ici, ce serait plutôt mettre de la viande
hachée avec les pâtes), je me suis dit que le 1er mars était le jour
idéal pour se mettre vraiment à fond dans la recherche d’un emploi (comme ça
aurait pu être le jour idéal pour recommencer le sport, ou pour manger plus
sainement, par exemple). Eh bien, le karma, le destin, l’univers, peu importe
ce que c’est et comment ça s’appelle, a décidé que le 1er mars,
c’était effectivement une bonne date ! Voici très exactement ce qui s’est
passé :
Le
soir du 29 février (veille du 1er mars, année bissextile, ne
l’oubliez pas !), alors que j’étais tranquillement en train de trainer
dans la cuisine de l’auberge – je crois que j’étais en train de ranger des
affaires dans le frigo – Auntie, la responsable du ménage de l’auberge et
véritable esprit qui hante le lieu (elle sait tout, elle est tout le temps là,
elle surgit quand on s’y attend le moins… elle aussi sort tout droit de
l’univers de Harry Potter – l’Australie, vraie nation de la magie ?),
Auntie donc vient me voir et me dit de déposer un CV le lendemain matin à la
réception, qu’ils cherchent quelqu’un et qu’elle a pensé que je pourrais
convenir. Comme je suis un bon garçon, vous pouvez vous douter que j’ai fait ce
qu’elle a demandé, même si à l’époque, je ne savais pas pour quel poste je
déposais ce CV.
Le
lendemain matin, 1er mars, à 9h05, je suis donc descendu à la
réception, mon CV en main, et je l’ai tendu au manager en lui disant qu’on
m’avait dit qu’il y avait un poste de disponible. En moins de 12 secondes, il
avait réussi à me renvoyer dans ma chambre après m’avoir dit que oui, ils
cherchaient quelqu’un, mais qu’il fallait que je revienne à 11h. Deux heures de
répit pour m’entrainer aux entretiens en anglais regarder des épisodes
de Modern Family dans mon lit. À 11h10 (j’ai un peu dépassé l’heure prévue
parce que je voulais voir la fin de l’épisode de suite !), je suis
redescendu, et là, Andrew le manager a pris mon CV, m’a dit qu’on allait
discuter dehors, et après s’être posés à la terrasse d’un café juste à côté, il
m’a posé quelques questions, auxquelles j’ai répondu avec un enthousiasme un
peu exagéré (« J’adooooooore la réception !! », « J’ai déjà
travaillé à la réception quand j’étais aux États-Unis, et c’était vraiment une
expérience extraordinaire !! » - réussir à se vendre auprès d’un
potentiel employeur, ça, c’est fait !).
Bon,
tout ça pour dire que de toute façon, je pense qu’ils auraient pris un peu
n’importe qui, et que la raison pour laquelle Auntie a pensé à moi, c’est parce
que je dois sentir la personne qu’on peut faire travailler 10 heures par jour
sans rien dire. Il s’est avéré par la suite que ce doit effectivement une des
qualités principales (ou alors c’est juste la manière australienne de voir les
choses qui est étrange). Dans tous les cas, le 1er mars, à 11h20,
j’avais donc décroché un essai pour le boulot de réceptionniste dans mon
auberge de jeunesse. Merci karma/destin/univers !
Il
avait été décidé que je ferais un premier essai le lendemain après-midi, juste
un petit passage « rapide » pour commencer à voir comment les choses
fonctionnent, ce qu’il faut faire, où sont les choses… bref, avoir un premier
aperçu du travail. Je suis donc descendu à la réception le lendemain en milieu
d’après-midi pour faire ce premier essai. Bon, je n’ai pas grand chose à dire
de ces presque deux heures, puisque j’ai juste découvert très rapidement et
très en surface ce qu’il y avait à faire.
Une petit anecdote
quand même : Dave, l’employé qui était en service, me montre quelques
petites tâches, me parle de deux-trois trucs, bref, tout va bien, tout est
normal. Puis un couple arrive pour s’enregistrer, et là, Dave me dit
« Vas-y, fais-le ». Euh, vraiment ? Parce que je t’ai vu faire
une seule fois, et tu ne m’as pas expliqué ce qu’il fallait faire vraiment.
Bon, je prends mon courage à deux mains, et j’y vais. Je leur demande leur nom,
je vérifie dans le système, je les fais payer, je leur donne leurs clés, et
hop, fini ! Dave attends bien que le couple soit parti, puis il me dit
« Tu as oublié de faire une photocopie de leur passeport,
rattrape-les ». Apparemment, c’était trop dur de me le dire quand ils
étaient encore là, surtout qu’il était derrière moi et qu’il regardait ce que
je faisais… Bref, j’ai décidé que je l’aimais moyen de toute façon !
J’y suis retourné
le lendemain matin, pour 4 heures cette fois-ci, de 9h à 13h, et avec Ruth, qui
a commencé 3 semaines plus tôt, et qui est donc encore toute nouvelle derrière
le comptoir. C’était beaucoup plus sympathique, j’ai appris bien plus de
choses, et il s’avère que Ruth fonctionne comme moi, à savoir qu’elle écrit les
choses pour s’en rappeler. Alors c’est non seulement pratique parce que tout
est écrit quelque part, mais aussi parce que je peux faire des copies et tout
savoir !
Le matin est le
moment où il faut savoir tout faire. À la fois les enregistrements, comme ce
que j’avais fait la veille, mais aussi les départs (entre autres, hein, parce
qu’il faut aussi s’occuper du café internet, de la vente de boissons, de glaces
et de cigarettes, des différentes questions et réclamations des personnes
restant dans l’auberge, des renseignements en personne ou au téléphone…). Dans
l’ensemble, je dirais que ça s’est bien passé, même si, bien évidemment,
j’étais toujours en pleine découverte.
Donc voilà, mon
destin semble scellé pour les semaines à venir, puisque la motivation de
l’argent est quand même plus forte que la motivation de la glandouille (parce
que techniquement, si je gagne plein d’argent de suite, je pourrais beaucoup
glander plus tard !)